Pour une grande partie de la population française, le 1er janvier 2015 est fortement attendu. Dans moins de deux ans, par un tour de magie tous les obstacles vont disparaître. Et hop, il n’y aura plus de handicap ! La France deviendra une terre de rêve. Vous aussi, vous avez peine à y croire, vu le nombre d’entraves, d’obstacles et de barrières architecturées qui jalonnent aujourd’hui les parcours citadins.
Comme sur des roulettes
Bon d’accord, depuis quelques dizaines années, de nombreuses avancées ont été effectuées dans les domaines de l’accès aux administrations, à la culture, aux loisirs, au logement, aux transports… Il y a bien les grands centres commerciaux qui ont été conçus pour s’y déplacer avec un caddie et qui conviennent parfaitement à des consommateurs circulant en fauteuil roulant, s’ils ont peu de courses à faire. Mais il est rare que l’on habite à côté d’un centre commercial. Et pour s’y rendre, il faut, pour les personnes les plus dépendantes, des moyens de transport adaptés, et sans doute l’assistance d’un(e) auxiliaire de vie engendrant un coût financier non négligeable.
Dans la continuité d’une vie de quartier
Un autre type de commerce existe, dit « de proximité ». Là le bât blesse. D’une part, ces magasins sont nombreux à fermer les uns après les autres dans certains quartiers et d’autre part, ceux qui restent sont parfois dans des bâtiments totalement inaccessibles pour une personne à mobilité réduite. La loi du 11 février 2005 prévoit pourtant que TOUS les commerces, quelle que soit leur taille, devront être en mesure d’accueillir l’ensemble des personnes dites en situation de handicap. Alors, sur le terrain, comment faire, face à une volée de marches qui conduisent à un local exigu, comme on en trouve dans les vieux quartiers, souvent en secteur qu’on appelle « protégé » ? Ou bien lorsque l’environnement semble hostile à toute forme d’aménagement (rues en pentes, trottoirs étroits…). Ces petits commerces participent pourtant à la vie sociale du quartier.
Dans le périmètre de la ville lente
En réponse et dans le cadre de son projet de reconquête du centre-ville et de l’accessibilité pour tous, la municipalité de Parthenay a porté toute son attention à son vieux centre. Dans son magazine Parthenay, Cœur de Ville en Juin 2011, elle écrit : le cœur de la ville de Parthenay est « un quartier qu’on habite, où l’on travaille et un lieu de récréation. Ainsi, la rue Jean-Jaurès est réaménagée de manière à répondre à toutes les manières de circuler en centre-ville, que cesoit à pied, à vélo, en voiture… ou en fauteuil. Objectif : confort pour tous ! La bande centrale de roulement en enrobé voit ses abords devenir des extensions de boutiques, avec des seuils en pente douce pour permettre un accès facilité aux personnes à mobilité réduite». Une réelle collaboration s’est installée entre les services de la municipalité et les commerçants. Dans cet esprit de ville pour tous, le centre ancien de Parthenay se tourne vers le futur. Il reste encore à convaincre les derniers indécis et quelques commerçants inquiets de l’intérêt d’un tel projet de société. L’alternative n’est pas seulement au e-commerce !
La Délégation Départementale d’Indre-et-Loire de l’APF propose des témoignages de commerçants tourangeaux ayant rendu leur établissement accessible à TOUS. Il suffit de consulter la page « Dites oui à l’accessibilité » sur le compte Facebook Délégation APF Tours.
Texte : Patrick Leproust
Illustration :Chrystèle Saint-Amaux