Le pavillon d’été que l’architecte Japonais Sou Fujimoto imagine pour la Serpentine Gallery en 2013 est un paysage architectural, “un terrain transparent” qui encourage les visiteurs du musée à aller et venir des jardins aux salles d’expositions, à entrer et sortir.
C’est pour l’architecte “un espace social à écoulement libre” qui nous permet d’aérer nos pensées et qui doit nous aider à mieux être en corrélation avec le lieu. Dans le contexte jardinier de Kensington Gardens, l’idée est qu’un tissage s’opère entre la nouvelle architecture et les plantes qui l’environnent, qu’une nouvelle géométrie s’organise, dans une collaboration fusionnelle entre l’homme et la nature. “L’espace créé n’est pas seulement architectural, ni seulement naturel, il est le résultat d’une rencontre unique des deux”.
Les questions que se pose l’architecte :
- L’architecture doit-elle être en contradiction avec la nature ? S’opposerait-elle à elle ?
- L’architecture ne pourrait-elle pas plutôt intégrer la nature ?
- Et dans ce cas, comment rapprocher l’architecture de la nature jusqu’à les confondre ?
- Existe-t-il des frontières entre la nature et les choses artificielles ?
- Si elles existent, où seraient-elles ?
En quelque sorte Sou Fujimoto estime qu’il faudrait revenir à une conception plus primitive de l’habitat, plus en osmose avec la nature. Lorsqu’il évoque le sujet, trois mots l’emportent : forêt, nid, grotte. Ils sont pour lui des préalables à la conception de l’espace que nous devons réinventer.
En résultat, sur quelque 350 mètres carrés de pelouse en face de la Serpentine Gallery, l’espace de Sou Fujimoto démontrait, pendant l’été 2013, que la fusion de l’architecture et du végétal était possible, que fluidité et géométrie permettait au nouveau pavillon de se fondre entre un musée et un jardin.
Avec les photos de l’architecte Sou Fujimoto, retraitées par Hideaki Amano pour A-archi D.O.