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Une oasis nature

Dans une tempête d’échos poétiques

La ville de Saint-Ouen compte plusieurs jardins collectifs entretenus par des associations ou les habitants des quartiers. Le “Jardin éco poétique du 16 bis” imaginé par la scénographe de jardin Camille They est l’un de ces jardins à découvrir cité Allende.

Dans ce jardin qui a reçu le 19 octobre 2013, le “Prix du jardin en devenir” du Domaine de Courson, les artistes sont bien présents, par leurs œuvres et dans le collectif que Camille They a créé avec une dizaine d’entre eux pour que le jardin devienne “un laboratoire d’observation sur la création et l’écologie, un lieu alternatif autour du design végétal”. Depuis, l’ancienne friche urbaine de 300 m², couverte d’acacias, est devenue un lieu de poésie, une “Oasis Nature” simplement parce que quelques mètres carrés ont suffi pour que l’espace devienne un lieu de vie et de paix.

En forte rupture et restitution

Une mémoire dans un paysage emprunté
Une mémoire dans un paysage emprunté

Cette réalité d’où émerge l’imaginaire, c’est une petite utopie libérée par une jardinière qui a su, avec d’autres artistes amis, apprivoiser l’illusion, insérer une mémoire dans un paysage emprunté. Pour Camille They, l’immeuble en bordure devient la tour de Babel, un creuset d’humanité, une invitation à l’ouverture. Dans son voisinage, le jardin s’accorde et s’affirme en contraste. Dans un quartier où les immeubles dominent, l’enclos “nous immerge dans une restitution d’identités”. Pas d’esbroufe, le lieu est autre. “Il n’est qu’une façon d’affirmer les choses essentielles dans un théâtre improbable en rupture”. Dans ce jeu, une friche urbaine devient jardin.

 

Creuset de création
Creuset de création

 

La perception donne à voir

Pour Camille They, “la lumière joue un rôle déterminant dans la mise en scène d’un jardin. Dans un instant choisi, Couleur, Matière et Lumière se mélangent dans un creuset de création qui donne à voir l’esprit du lieu et sa relation sensible à ce qui l’entoure. Dans cette première lecture, il est question de choisir chaque instant de lumière dirigé d’une façon donnée, sur un endroit donné, à un moment donné”.

 

Le jardin prend sa source
Le jardin prend sa source
Totems d'alliance
Totems d’alliance

La mémoire installe l’instant présent

“Somme toute, le jardin a son histoire. Elle s’intègre dans un ensemble de microcosmes qui s’ajoutent”. Le jardin prend sa source d’une friche originellement couverte d’acacias, symbole de l’arche d’alliance, de l’immortalité. Le dehors participe au voyage. Au cœur, Camille They suggère un rêve à construire. Elle écrit pour le découvreur : “Le jardin de la tranquillité / C’est toi qui va le recréer /…/ De ton jardin imaginaire / Crée un séjour d’éternité /…/ Objet de ta quête isolée /…”

La poète écrit son jardin du 16 bis comme “un îlot de résistance qui sait naturaliser les bruits”. Et ça s’entend. Camille They réveille bel et bien les créativités dormantes.

Avec les photos de Camille Tey, Jérôme Panconi et Xavier Guillon

L'auteur : Xavier Guillon

Rédacteur en chef et en os et profiteur d’espaces, il aime l’urbain et le crie haut et fort. En secret, il rêve de nature et prend régulièrement les chemins vicinaux.

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