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Jean-Pierre Marzais - Une photo de Claire G

Transformation radicale

Une pièce d’architecture d’intérieur écrite et mise en scène par le designer Jean-Paul Marzais.

Séduit par la poésie campagnarde d’un relais de chasse en région tourangelle, son nouveau propriétaire, un parisien d’origine anglaise, désire, qu’en toute discrétion, un design contemporain rencontre la tradition. Il contacte Jean Paul Marzais, designer et architecte d’intérieur, qui définit le projet comme étant l’affirmation d’une “posture” et d’une volonté du maître d’ouvrage de réformer de fond en comble son mode se vie.

Le symbolisme

En réponse, il y aura dans la conception, la trace de la tradition, le graphisme du monde contemporain ; le tout évoqué par seulement deux symboles en parfaite harmonie. La mise en vie de l’espace devra permettre une discrète lisibilité de l’affectif et du poétique. Le tout étant théâtre, un théâtre d’une vie. Il faudra encore, appréhender l’espace, de façon technique et fonctionnelle, pour une transformation radicale, une mutation nécessaire à l’action contemporaine.

Le dialogue

La définition d'un territoire esthétique
La définition d’un territoire esthétique

Jean Paul Marzais revoit entièrement la distribution de la maison. Il décloisonne l’espace de jour et définit un territoire esthétique qui ouvre le dialogue entre le blanc et le noir de la cuisine et l’aspect théâtral de la salle à manger. Pour l’ensemble de l’espace traité, des volumes plus généreux et une circulation plus fluide, rendent le lieu plus adapté au nouveau style de vie du propriétaire qui aime recevoir. Il n’y a plus de pièces fermées mais seulement deux alcôves fonctionnellement tournées sur la salle à manger, qui reste la pièce de vie de tradition rurale.

La salle à manger

Sous l'œil de William
Sous l’œil de William

La démonstration du designer, prouve que le style contemporain s’intègre idéalement dans une bâtisse de campagne Tourangelle. La rupture avec la tradition est obtenue par la redéfinition des volumes et l’accentuation de la géométrie architecturale. L’espace est dominé par une tonalité volontairement sombre et par le traitement d’un mur peint en noir sur lequel on peut y écrire une correspondance sous l’œil expert de William Shakespeare. Une table haute en ellipse fabriquée sur mesure en mélaminé jaune citron dynamise la pièce en lui donnant un charme atypique.

La cuisine

Rangement codifié...
Esprit minimaliste
Rangement codifié
Rangement codifié

La cuisine fonctionnelle est ouverte sur la salle à manger pour apporter de la convivialité. C’est la scène du théâtre. Réalisée sur mesure, elle offre une grande capacité de rangement et un large plan de travail en granit noir du Zimbabwe. Une hotte inox est en surplomb de la table de cuisson à induction. Les bassins sous plan en inox mettent immédiatement en valeur le plan de travail. Tous les éléments bas sont en bois laqué avec prise d’onglé afin d’affirmer l’esprit minimaliste. La crédence est traitée en verre coloré blanc pour  apporter de la luminosité, de la brillance et de la profondeur. Une colonne en bois laqué reçoit un combiné réfrigérateur-congélateur et cave à vin en inox, un four à chariot sortant et un four micro-ondes. Trois rangements en applique au dessus de plan de travail sont décorés avec de l’adhésif noir représentant des codes-barres ; les chiffres évoquent des dates importantes du propriétaire. Le sol en chêne teinté noir crée une rupture graphique avec les murs blancs.

Le Salon

Lien social
Lien social

Tous les éléments architecturaux qui pouvaient être sauvés ont été restaurés avec soin et les poutres ont été laquées en blanc pour une meilleure mise en scène. La cheminée traditionnelle a été remplacée par un foyer plus performant qui permet une parfaite maîtrise du feu en restituant l’énergie et met en évidence l’architecture et le feu. De nombreuses sources lumineuses  artificielles placées de façon stratégique achèvent la mise en scène et pallient au manque de lumière naturelle.

À suivre… la salle de bain

img_2095L’espace de la salle de bain s’épanouit par le jeu du blanc et du rouge. Le fond de pièce en stratifié évoque le rideau d’un théâtre. Le rythme en est accentué par un sol couleur d’ébène.

Un article réalisé par François Lison et Xavier Guillon en 2011 – Avec les photos de François Lison

 

 

L'auteur : La rédaction

Les rédacteurs et photographes du magazine écrivent des paysages et des horizons.

2 commentaires

  1. C’est tout à fait moche et dépassé.
    En retard d’au moins 40 ans.
    Ça ne raconte rien, c’est du minimalisme esbroufe vide de sens, de chaleur, et d’existence.
    Les arts de la décoration depuis près de 5000 ans nous ont démontré avec une efficacité redoutable l’intérêt de la richesse des motifs, des volutes, de l’harmonie des formes qui racontent une histoire humaine profonde.
    Ici tout est vide, et le peu suggéré est insignifiant et de mauvais goût.

    • Je comprends que vous n’aimez pas du tout. Moi aussi j’aime les motifs et les formes qui racontent une histoire humaine ; et je trouve mon plaisir bien plus avant, lorsque je contemple l’œuvre de mon ancêtre Cro-Magnon. Mais là, il s’agit seulement d’une pièce d’architecture d’intérieur écrite et mise en scène par un designer qui voulait raconter le besoin d’un maître d’ouvrage de réformer de fond en comble son mode de vie. Cette pièce a été écrite ainsi, avec quelques symboles marqués, des signes – comme ceux qui existent depuis des temps très anciens dans la tradition artistique – qui ne sont pas non plus de simples griffonnages. Nous avons blessé votre œil ; pardonnez-nous ! Notre enthousiasme parfois nous emporte.

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