Dans un monde en pleine mutation, on tente ici et là d’installer des passerelles. Elles sont professionnelles, culturelles, artistiques, romantiques… Elles participent à nos paysages et nous permettent de passer. Vous l’aviez très certainement remarqué, nos villes aussi redécouvrent ces passages. Ils servent à relier deux quartiers, à franchir la rivière, à passer d’une rive à l’autre, à effacer l’obstacle, à poursuivre le cheminement au-delà. Ils initient la continuité de la ville.
D’un paysage à l’autre
Oui, très certainement, les passerelles sont d’abord imaginées pour simplifier la vie des habitants. Elles facilitent les déplacements des piétons et des cyclistes et participent à l’idée de la ville douce. Le coté romantique, c’est que ces passerelles nous font passer d’un paysage à l’autre. Elles sont alors ces lieux intermédiaires qui sont des passages. Elles sont encore des belvédères, une promenade en hauteur qui offre des vues et qui invitent à de jolies promenades urbaines. Mais pas seulement. Leur rôle est bien plus. Les passerelles participent à la politique de la ville.
Les passerelles effacent les frontières
En franchissent les barrières urbaines (autoroutes, réseau ferroviaire, canaux, rivières…), les passerelles effacent les frontières. Elles servent de lien entre deux quartiers que tout séparait. Elles sont un trait d’union qui permet le rattachement entre deux lieux coexistant. Pour Freddy Kaczmarek, le maire d’Auby (dans le département du Nord), qui veut relier le centre-ville à l’autre côté du canal et aux quartiers excentrés de sa commune, la passerelle “c’est le point de départ de ce qui viendra se construire autour”. La passerelle devient alors une connexion.
Un passage mène toujours quelque part
La bonne nouvelle, c’est qu’à toute idée de construire une passerelle, s’ajoute une attention particulière portée au quartier que l’on veut rejoindre. La passerelle amène le quartier à se transformer, à s’embellir. Car à quoi bon un passage qui ne mènerait à rien. Willy Demeyer, le bourgmestre de Liège, l’exprime parfaitement lorsqu’il dit à propos de la nouvelle passerelle dans sa ville qui vient d’être inaugurée en mai 2016 et qui relie le quartier des Guillemins au parc de la Boverie : “C’est un élément d’un ensemble plus large que nous avons construit autour de la gare des Guillemins”.
Photo Frank Lavenu