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Transfrontalier - la Grande Sassière de Florian Maurer

Le photographe Florian Maurer questionne la frontière

C’est dans ces territoires frontaliers que le paysage est le plus porteur de liens. Il accompagne un peu plus loin le voyageur ; il le prépare à la rencontre. Là, comme dans d’autres paysages, la limite n’est pas si stricte ; nous sommes dans l’espace interstitiel qui ne sait pas faire de différence.

Mieux comprendre la substance des frontières, c’est le projet du photographe Florian Maurer dans sa série Transfrontalier ; ce qu’il recherche, c’est de documenter les paysages et en faire ressortir le non-perceptible, c’est questionner sur la délimitation.

Matérialiser visuellement la frontière

Pour y arriver, Florian Maurer arpente les terrains qu’il sait être à la frontière et tente de relever qu’il y aurait une différence lisible. C’est un travail sensible qu’il entreprend avec un protocole ; il prend une photo à gauche de la frontière, une autre à droite ; puis il dresse son constat en créant ses diptyques. La matérialisation de la frontière, il la crée par l’installation d’une ligne blanche ; il tente d’affirmer ainsi l’existence de la frontière entre les deux vues, la possible séparation du paysage. Comme cela est dit dans la présentation de son exposition Transfrontalier (2017) “Florian Maurer vient re-matérialiser visuellement la frontière, portant la réflexion sur ce qui est infini et que l’on tente de borner”.

En résultat, Florian Maurer nous permet de “marquer” que le paysage n’est pas seulement vu ; que nous avons aussi intérêt à le ressentir. Il trace l’évidente réalité qu’il n’y a pas de limite entre un paysage que l’on va bientôt dépasser et celui qui déjà s’annonce. Il reprend en quelque sorte l’idée du paysagiste Michel Corajoud pour qui “un paysage n’est jamais clos sur lui-même”.

Le site du photographe :http://www.florianmaurer.fr/

L'auteur : Xavier Guillon

Rédacteur en chef et en os et profiteur d’espaces, il aime l’urbain et le crie haut et fort. En secret, il rêve de nature et prend régulièrement les chemins vicinaux.

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