En quête de l’irréel, mais aussi d’une réalité spectaculaire, Xavier Dumont, designer et sculpteur implanté dans la Somme depuis 2004 a créé « Folie de jardin ». Dans son travail, l’artiste s’approprie les formes les plus folles. En 2013, il est le lauréat du concours « Un Mobilier pas Urbain » pour l’une de ses créations, et puis, l’originalité de son style a depuis peu traversé l’Atlantique puisqu’un article lui a été entièrement consacré dans le magazine New York Times.
Les premières notes d’un mobilier d’art réfléchi
Pour Xavier Dumont, c’est l’environnement dans lequel sera intégré l’élément sculpté qui donne les premières notes. Le designer adapte ses créations à la géométrie et à l’univers du lieu. Tout en respectant la fonction de l’objet en elle-même, il joue avec les formes pour orienter le regard et l’invitation. Faire varier le paysage, épouser un obstacle ou bien souligner un point fort, chez Xavier Dumont l’imaginaire pousse tout d’abord sur le papier, ses mains ensuite font le reste.
Entre hasard et intuition, le mouvement devient sensible
Difficile d’aborder le mobilier outdoor du sculpteur sans penser aux œuvres de l’artiste espagnol Gaudy. C’est effectivement lors d’un séjour à Barcelone que Xavier Dumont a donné le sens à son style. Dès lors, il lui devient impossible d’imaginer un pied de banc droit. Le mouvement domine. Il ajoute : “Je rejette la ligne droite en tant que cheminement et privilégie une recherche sensible et surprenante oscillant entre hasard et intuition ».
Vers un matériau en folie
“FOLIE DE JARDIN” c’est le nom de la collection que Xavier Dumont a donné à ses créations inspirées du monde végétal et fantastique. Dans son alchimie, comme une acclimatation au milieu végétal, l’arbre devient banc et le banc devient arbre, les branches sortent de la terre pour former un garde-corps ou une chaise. Dès lors, le « surnature » s’intègre au naturel. Le dialogue s’installe et très vite la poésie participe.
… Une déclinaison du végétal
Le travail n’est pas que dans le mouvement, il est aussi dans le choix du matériau. L’artiste utilise des résines bio et même le lin qui se substitue parfaitement à la fibre de verre, plus léger et plus écologique, pour appuyer la souplesse de ses créations et de leurs formes. Pour Xavier Dumont sa “folie” c’est alors le résultat d’une apparente patine qui a ajouté une coloration d’un temps passé à son mobilier contemporain.
Photos et croquis : Xavier Dumont