Ce livre Sapiens, métamorphose ou extinction, je l’ai reçu il n’y a pas si longtemps. Et depuis, je l’ouvre régulièrement pour découvrir d’où nous venons, où nous en sommes, où nous allons, et ce que nous pouvons faire ; je lis un article. Je referme l’ouvrage. J’y reviens. Non pas par manque d’intérêt. Tout au contraire. Je prends le temps d’enregistrer ce que je viens de lire pour mon usage et pour y revenir.
Aujourd’hui, je vais directement au chapitre 22 « MÉTAMORPHOSE DES HABITATS », et à suivre, chapitre 23 » VERS LA VILLE DE LA BIODIVERSITÉ », deux articles écrits par mon ami Jean-François Daures pour nous parler d’architecture vivante, de la végétalisation des bâtiments « connue depuis l’aube de l’humanité avec les premières constructions vernaculaires, les maisons du Néolithique aux toits pentus végétalisés et isolés thermiquement par un matelas de sphègnes et de tourbes où vivent des plantes (…) », de nomadisme, et qui nous rappelle que « construire, ce n’est pas détruire la nature ; c’est savoir composer avec elle. »
Mais pour ceux qui n’ont pas eu encore le livre entre les mains, l’éditeur précise : « D’où venons-nous, qui sommes-nous, où en sommes-nous, où allons-nous et que pouvons-nous faire ? Pendant des mois, 21 personnalités atypiques réunies dans Gramhona, un Groupe de recherche multidisciplinaire sur l’Homme et la Nature, ont échangé pour apporter des réponses pertinentes à ces questions fondamentales. En faisant dialoguer biologie, médecine, art, neurosciences, chimie, écologie, informatique et bien d’autres disciplines, habituellement cloisonnées ou dispersées, ce livre tisse des liens inattendus et ouvre de nouvelles pistes que le lecteur peut emprunter comme il le souhaite. Une lecture indispensable pour raisonner librement plutôt que d’être le porte-parole des opinions des autres. »
Et comme c’est écrit dans le « sommaire parallèle » ce travail collectif devait être, car « l’entendement du monde par Homo sapiens et sa relation avec son environnement sont de plus en plus difficiles. [Et que] nous voilà sommés de gérer de multiples informations complexes, incomplètes ou inexactes dans un contexte comportant des variations aléatoires (…) Nous avons appris à séparer les connaissances alors qu’il faut les relier (…) Penser « intégré », c’est considérer chaque enjeu en sachant qu’ils sont tous connectés et soumis à un ensemble plus vaste et qui conditionne tous les autres, à savoir notre vie sur la Terre »
Bref, ce livre dans son ensemble répond aux questions que l’on se pose, ouvre des pistes… C’est BIEN !
Professeur au Collège de France, le socio-anthropologue Yves Le Floc’h Soye a une démarche qui s’inscrit dans la multidisciplinarité et la complexité pour contribuer à une approche de la gestion de l’environnement propre à développer une prise de conscience commune des questions et des ressources qui s’offrent en ce domaine et soit susceptible d’aider Homo sapiens à trouver sa place dans l’organisation de la nature. Il est auteur et directeur d’un grand nombre d’ouvrages concernant la relation de l’homme avec les écosystèmes et la biodiversité.
Alain Berthoz est un ingénieur diplômé de l’École nationale supérieure des mines de Nancy et un neurophysiologiste. Il est un des grands spécialistes de physiologie intégrative et a orienté ses recherches sur le contrôle multi-sensoriel du regard, de l’équilibre, de la locomotion et de la mémoire spatiale. Directeur du Laboratoire de physiologie neurosensorielle du CNRS, il est aussi professeur honoraire au Collège de France où il est titulaire de la chaire de physiologie de la perception et de l’action.
Clément Sanchez est un ingénieur diplômé de l’École nationale supérieure de chimie de Paris. Il est également titulaire d’un doctorat en chimie physique obtenu à l’Université Pierre et Marie Curie et a effectué un post-doctorat à l’université de Californie à Berkeley. Travaillant sur la recherche des stratégies de « chimie douce » pour la synthèse de nanomatériaux hybrides, il a été directeur de recherche au CNRS. Il a également été professeur à l’École Polytechnique et directeur du Laboratoire de chimie de la matière condensée à l’Université Pierre et Marie Curie. Il a enfin été professeur et titulaire de la chaire de chimie des matériaux hybrides au Collège de France jusqu’en 2020. Il a de nombreuses publications à son actif et il a organisé beaucoup de réunions internationales associées au domaine de la chimie douce, des matériaux hybrides et des aspects biologiques connexes.
Ceux qui ont contribué à la rédaction de l’ouvrage
Edwige Armand qui est enseignante chercheuse en art à l’INP Purpan à Toulouse et qui est rattachée au laboratoire LARA-SEPPIA , une unité de recherche ayant comme point d’ancrage la création-recherche dans les domaines de l’audiovisuel et de l’art, les créations et recherches appliquées à différents terrains. La transversalité disciplinaire lui permet d’interroger les processus de création et les transformations des représentations que participent à véhiculer les arts.
Yves Bamberger est chercheur en mécanique des structures. Il enseigne à l’École nationale des ponts et chaussées. Revenu à la recherche et développement d’EDF, il a impulsé des travaux sur l’électricité décarbonnée et ses usages. Il est notamment l’auteur, avec Hans B. Püttgen, de L’électricité, au cœur de notre futur bas-carbonne, publié en 2021.
Edgardo D. Carosella est un médecin immunologiste qui, grâce à ses travaux sur la tolérance et particulièrement sur la molécule HLA-G, a établi pour la première fois son rôle essentiel sur la tolérance fœto-maternelle, la greffe d’organe et la dissémination tumonale. Ses recherches au sein de l’hôpital l’ont conduit à amener une réflexion philosophique sur l’identité de l’individu et le sens de la vie.
David Cohen est professeur à la Sorbonne. Il est aussi chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris. Il est également membre de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR). Il propose le concept d’Homo developpementalis qui vient rendre compte de la dynamique des changements récents d’Homo sapiens.
Jean-François Daures est architecte. Auteur de plusieurs brevets sur l’autonomie en architecture et plus particulièrement au sujet de la végétalisation de la ville et des bâtiments, il est lauréat de plusieurs prix d’architecture, dont le Grand Prix national de construction durable en 2019. Dans ses réalisations d’architecture, il s’attache à démontrer la viabilité de la construction circulaire et décarbonnée avec ses “bâtiments paysages”.
Claude Debru est historien et épistémologue des sciences de la vie et de la médecine. Dans plusieurs publications, il a étudié le passage des sciences biologiques à l’anthropologie philosophique et aux sciences sociales aboutissant à l’idée de normativité comme pouvoir de changer les normes.
Stéphane Doncieux est professeur d’informatique à la Sorbonne, à l’Institut des systèmes intelligents et de la robotique ( ISIR), dont il est directeur adjoint. Ses recherches portent sur la robotique cognitive et l’adaptation de robots à des environnements non contrôlés.
Laurenr Faget est vétérinaire et philosophe. Il est chargé d’enseignement à l’École nationale vétérinaire d’Alfort et VetAgro-Sup. Il s’intéresse à la relation entre l’Homme et l’Animal et plus particulièrement aux notions d’éthique animale et d’anthropocène.
Don Foresta est un artiste et un théoricien de l’art qui a créé le département d’art vidéo de l’ENSAD à Paris. Transgressant et dépassant les spécialités, il ouvre un dialogue entre la philosophie, la physique et l’histoire de l’art.
Jean-Jacques Hublin, paléontologue de formation, est professeur au Collège de France. C’est le fondateur de la Société européenne pour l’étude de l’évolution humaine ( ESHE). Il a consacré sa carrière à l’étude des Hominides fossiles et à leur évolution au cours du dernier demi-million d’années. Il est le découvreur des plus anciennes formes africaines d’Homo-sapiens et un spécialiste des Néandertaliens.
François Képès est biologiste cellulaire dont les approches incluent la biologie de synthèse. Il a organisé ou présidé de très nombreuses manifestations scientifiques internationales, en particulier en biologie de synthèse. Il est aussi éditeur de quatre journaux scientifiques internationaux.
Vincent Puig est directeur de l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou qu’il a créé en 2006. C’est un praticien et théoricien du numérique. Il conduit plusieurs projets de recherche sur les technologies d’indexation, d’annotation, de catégorisation et d’éditorialisation.
Miroslav Radman est généticien et biologiste moléculaire, il fonde en 2004, à Split, l’Institut méditerranéen des sciences de la vie (MedILS). Il est reconnu pour ses travaux sur les mécanismes moléculaires de la réparation.
Armand de Ricqlès est paléontologue et biologiste. Il est titulaire de la chaire de “biologie historique et évolutionnisme” au Collège de France jusqu’en 2010. Ses recherches portent sur la paléohistologie.
Marc-André Selosse est professeur du Muséum national d’histoire naturelle à Paris et aussi aux universités de Gdansk (Pologne) et Kunming (Chine). Ses recherches portent sur l’écologie et l’évolution des mycorhizes, des symbioses unissant des champignons du sol aux racines des plantes.
Claire Villemant est maîtresse de conférences, attachée à l’Institut systématique, évolution et biodiversité du Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Ses recherches portent sur l’évolution spatiotemporelle de la biodiversité des hyménoptères, la taxonomie des guêpes parasitoïdes et l’invasion du frelon asiatique en Europe.
Alain de Vulpian, sociologue et anthropologue. Il est l’un des principaux promoteurs en France des sciences sociales appliquées à la détection des signaux faibles et des tendances en devenir…
Agnès Weinberger est journaliste. Elle s’intéresse particulièrement à la relation Homme-Nature.
Sapiens : métamorphose ou extinction ? Un livre écrit sous la direction de Yves LE FLOCH’ SOYE, Clément SANCHEZ et Alain BERTHOZ / humenSciences / février 2022