L’ambition d’ « Envies de Loire » résidait dans la volonté de redonner à la Loire toute la place qu’elle mérite dans l’action métropolitaine. Et, ce mercredi 13 décembre 2017, c’était la présentation des « Envies » des six équipes qui ont travaillé sur le projet porté par l’ATU (Agence d’Urbanisme de l’Agglomération de Tours) ; une journée bien sûr consacrée à la fin des premières études pour replacer la Loire dans la ville, ou la ville dans sa Loire ; une simple question de point de vue. Ce fut un temps où les propositions ont pris force. Et pourtant…
Développer des envies de Loire
Vous l’avez compris, « Envies de Loire », ça a d’abord été une première dans la façon d’engager une réflexion d’urbanisme au niveau de Tours Métropole Val de Loire et surtout d’appeler la population à participer aux débats, comme il n’est pas coutume de le constater dans bien des villes de France. Quoi qu’il en soit, nouvelle méthode ou pas, c’est 786 contributions de particuliers qui ont donné leurs “envies de Loire”, pour 647 idées ayant fait l’objet de 7 800 votes dans les six mois qui ont suivi le début de la consultation ; c’est aussi 44 équipes originaires de 9 pays qui ont déposé un dossier de candidature, et enfin six équipes sélectionnées sur l’ensemble, constituées d’architectes, de paysagistes, d’urbanistes, d’ingénieurs et même d’anthropologues, qui se sont réunies pendant 5 jours en octobre à la bibliothèque de la faculté des Tanneurs pour développer leur projet d’Envies de Loire. Je crois bien qu’installés dans l’un des plus beaux belvédères de la ville, ils étaient dans les meilleures conditions pour bien appréhender la cité et les relations que la métropole entretient avec son fleuve.
Simplement vivre entre Loire et Cher, ou se nourrir du fleuve ?
Une originalité dans ce concours : c’est un concours d’idées qui a pour principale mission d’engager un processus. L’envie de Loire, dit-on ici est un vrai sujet. Il faut que la Métropole ré-adopte son fleuve, rajeunisse le rapport qu’elle entretient avec lui. Pour cela, dit-on à l’ATU, il n’y a qu’un moyen : se nourrir de regards neufs ; là est le rôle des concurrents. À ce titre, le concours est donc une réussite. Dans cette journée de présentation des projets, des envies se sont fait entendre. On a surpris encore des états d’étonnement. On a compris que la Loire dans la métropole, c’était plutôt un bassin et que la ville vivait bien « entre Loire et Cher ». Certains ont regardé la ville d’une façon plus globale, d’autres ont zoomé ; certains encore ont choisi un point de vue, ont préféré les belvédères. Il y a ceux qui savent répondre en lieu et place de ceux qui habitent, et ceux enfin qui nous ont dit : « fini les études ; commençons ! » Ils ont invité les habitants à reprendre possession du fleuve pour s’en nourrir, pour le jeu ou pour le plaisir.
Mais ça a fait plouf !
Ce qui a été retenu, c’est qu’il faut de grandes ambitions pour réveiller les quais de Tours, de Saint-Cyr-sur-Loire et de Saint-Pierre-des-Corps. Ce qu’il faut savoir enfin, c’est que c’est l’équipe italienne de Francisco Nigro qui a gagné avec un projet baptisé « La Loire en Couleurs ». Mais pourquoi ont-ils gagné ? Parce que pour beaucoup de tourangeaux « l’envie première est d’enlever les barrières pour redécouvrir la Loire », mais que pour le reste, une plus grande appropriation du fleuve , ils n’ont pas été entendus ; on a emprisonné leurs mots.
Moi ce que j’en retiens, c’est que l’aménagement l’emporte encore et que la métropole reste centrée sur la ville de Tours. Il n’y a pas beaucoup d’avenir là-dedans.