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Domaine de Chaumont-sur-Loire : Art et Nature. Art Contemporain. Photo : Eric Sander-2017

Sara Favriau ou “Prologue pour une chimère”

“Prologue pour une chimère” est d’avis général une histoire poétique réécrite sur “palimpseste”. Une histoire qui se construirait d’évanescences, de rêves et de libertés.

Photo Éric SANDER

S’agirait-il d’un prologue pour un possible qui serait vain, alors ? Certainement pas, puisque le prologue nous emporte et nous conduit dans un monde inventé, un monde imaginé par une poétesse qui sait tisser des liens entre les cabanes qu’elle construit et la matérialité du vide. Lorsque dans les carnets de la création sur France Culture (le 17/02/2016 avec Aude Lavigne), Sara Favriau évoque son travail à l’occasion de son installation “La redite en somme ne s’amuse pas de sa répétition singulière” au Palais de Tokyo à Paris en 2016, elle dit aimer le bois, les cabanes et les titres poétiques. Mais surtout, elle ajoute que la construction de ses cabanes lui “permet de s’échapper et de prendre plus de liberté”.

Photo Éric SANDER

De tous ses bouts de bois qu’elle suspend, “en s’appliquant à dessiner un volume par le vide”, Sara Favriau prend la liberté de construire un village que l’on aimerait “visiter de cabane en cabane, si on était un oiseau”. Eh oui, comme le ressent Aude Lavigne, “nous sommes dans une cage inversée”. Les passerelles font le lien, elles permettent de naviguer et de se projeter, mais aussi ferment l’espace pour que nous puissions mieux appréhender le sens de la frustration et de la contrainte. Dans ce projet, notre corps reste à l’extérieur. Il n’y a que notre regard qui peut pénétrer dans l’œuvre et cela seulement de point de vue en point de vue. Pour voir l’ensemble et chaque détail, il faut faire le tour. Pourtant aussi, dans le village que la plasticienne invente, un lien se tisse entre les cabanes qu’elle construit et la mobilité. “C’est cette porte ouverte qui fait exister l’œuvre, la libérant de toute description, vacillant entre forme et sens”.

Sara Favriau

Sara Favriau est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (atelier Giuseppe Penone) en 2007, après une résidence à la Villa Médicis en 2005. En 2014, elle remporte le Prix de la meilleure installation YIA Art Fair#04 et, en 2015, elle est lauréate du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo. Cette même année, la Galerie Maubert lui consacre sa première exposition personnelle, “La houle se déroulant au fracas de la coque (…), je sabrais l’écume”. De février à mai 2016, Sara Favriau bénéficie d’une exposition personnelle au Palais de Tokyo : “La redite en somme, ne s’amuse pas de sa répétition singulière”.

Avec les photographies d’Éric Sander pour le Domaine de Chaumont-sur-Loire

SARA FAVRIAU OU, PROLOGUE POUR UNE CHIMÈRE, c’est d’avril à novembre 2017 au Centre d’Art et de Nature du Domaine de Chaumont-sur-Loire (dans le Loir-et-Cher)

Plus d’infos http://www.domaine-chaumont.fr/

L'auteur : Xavier Guillon

Rédacteur en chef et en os et profiteur d’espaces, il aime l’urbain et le crie haut et fort. En secret, il rêve de nature et prend régulièrement les chemins vicinaux.

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