Vigario House par AND-RÉ

Les architectes Bruno André et Francisco Salgado Ré ont commencé à travailler ensemble en 2005. Ainsi est née l’agence AND-RÉ installée à Porto. Le fruit de leur collaboration : un travail construit régulièrement primé, la réalisation de nombreux marchés publics, mais surtout une reconnaissance internationale et une présence au Brésil, en Suisse et dans les Emirats Arabes Unis. Leur secret de fabrication, un subtil élixir composé d’architectonique, d’art et de design. “Creative Strategists  in Architecture & Design” est en “back-line” sur leur site.

La découverte de leur travail, je la dois à Hideaki Amano qui chaque jour publie des illustrations de réalisations d’architectes sur son blog “A-archi D.O.” Pourtant “Vigario House” a retenu mon attention plus que d’autres projets présentés parce qu’il a interpellé ma rêverie, une façon de profiter de l’usure d’un temps passé, sans l’effacer et sans éteindre l’écriture d’un modernisme apporté “incisif, pertinent et utile”(1).

Un passé sans embarras

Dans “Vigario House”, la nouvelle construction se greffe sur les ruines existantes, sur les vieux murs de pierre. Une nouvelle peau relie l’ensemble, s’insère dans ses vides et cicatrices. Par cette façon de faire, le lieu ne s’est pas débarrassé de son histoire. Sa raison d’être passée, reste toujours lisible et peut-être même plus que lorsque l’immeuble était ruiné.

En toile de fond, une organisation nouvelle

L’ajout constructif est en quelque sorte une cicatrisation saine qui permet de reconstituer l’épiderme du bâti. C’est encore une “angiogenèse” qui le ré-oxygène, qui ouvre un nouveau possible d’habiter plus grand et plus contemporain. Il “unifie la masse et ajoute en toile de fond le contraste à la pierre. Il crée un dialogue étroit entre l’ancien et le nouveau”(2).

Les ruines de pierre en évidence

“Les ruines de pierre restent l’élément principal du récit architectural. Elles se sont adjointes dans la nouvelle peau ajoutée, une alliée neutre et silencieuse”(2). La ruine est sauvée. Elle ne se perdra pas dans l’oubli. Son passé a été utilisé en bénéfice.

Dans ce projet d’architecture, il a été tiré profit de la géométrie, des matières et des vues. Le paysage s’en trouve grandi.

Photo à la Une : AND-RÉ – Autres photos : Fernando Guerra

1. Sur le site de AND-RÉ: “Everything we do is committed to being incisive, relevant and meaningful to users and to society. We pursue innovative and engaging designs with a humanistic focus, reflecting a self-awareness of our actions in a global world”.
2. Dans la notice paysagère de l’agence d’architecture AND-RÉ.

En savoir plus sur l’agence AND-RÉ et sur le projet: http://and-re.pt/