L’auteur, Bernard Depardieux
Bernard Debarbieux est professeur en géographie politique et culturelle et en aménagement du territoire à l’université de Genève. Ses activités sont principalement rattachées au Département de Géographie et Environnement et à l’Institut des Sciences de l’Environnement, au travers notamment du Pôle/Institut en Gouvernance de l’Environnement et Développement Territorial.
L’espace de l’imaginaire, une conception du territoire
Match de football ou manifestation, slogan comme « Fiers d’être Marseillais », aménagement des parcs naturels, récits utopiques, institution de la frontière, orientalisme, spatialisation des ethnies dans les colonies, écriture des guides touristiques, cosmopolitisme, éloge du local en écologie… Qu’y a-t-il donc de commun entre tous ces éléments ? Tous relèvent d’une construction imaginaire. L’imaginaire est l’arrière-plan de nos schémas de pensées et d’actions collectives. Plus que l’attribut d’une société, il est la condition même de son existence, il est un instituant fondamental et indispensable de notre façon de concevoir, de penser le monde, et de nous penser en son sein. Aucune expérience individuelle, aucune réalité sociale, n’existant indépendamment de l’espace concret dans lequel elles se déploient, l’étude de la spatialité des imaginaires sociaux permet de porter sur nos sociétés un regard original, et éclairant.
Édition : CNRS, 2015