Les deux raisons résumées par l’auteur qui m’ont fait entrer dans ses pages, et quelques autres concepts qui m’ont amené dans les chemins “d’une réflexion sur la grandeur des commencements, sur la naissance d’une sensibilité paysagère” :
- “Personne, sauf peut-être Augustin Berque, n’a tenté d’élaborer une doctrine du paysage. On s’en tient d’ordinaire, à des points de vue spécialisés – celui du géographe, de l’historien, du paysagiste, etc. –, souvent stimulants, mais jamais décisifs.”
- “Le paysage, ou plutôt les paysages sont des acquisitions culturelles et l’on ne voit pas comment on pourrait en traiter sans bien connaître leur genèse. Il existe, certes, d’excellents ouvrages sur l’invention de la campagne, de la montagne ou de la mer. Mais ces études n’ont jamais été rassemblées, intégrées et, si j’ose dire, digérées dans un tout organique, où l’histoire nourrit la théorie, qui, à rebours l’éclaire.”
Et puis, j’ai surtout voulu comprendre comment passer du pays au paysage et surtout comment l’artialisation in situ / l’artialisation in visu permettent “d’embrasser le champ du paysage et de réduire au silence les prétentions naturalistes”.
Xavier Guillon
Ce qu’en dit l’éditeur
Le livre d’Alain Roger comble un vide. En dépit de la prolifération des publications dont le paysage fait l’objet depuis une vingtaine d’années, nous manquons d’un véritable traité théorique et systématique. Aussi l’auteur s’attache-t-il à exposer, dans une langue accessible au plus large public, les principales questions que soulève, aujourd’hui, la notion, si maltraitée, de “paysage”. On trouvera donc ici une histoire du paysage occidental – Campagne, Montagne, Mer -, ainsi qu’une réflexion sur les débats qui divisent actuellement les spécialistes : quels sont les rapports du paysage et de l’environnement ? Qu’en est-il de cette mort annoncée du paysage ? Quelle politique convient-il de mener dans ce domaine ?
L’ouvrage est engagé. Il dit son refus de tous les conservatismes. Il se veut aussi ludique – le paysage peut-il être érotique ? – et, surtout, optimiste. L’hommage aux artistes qui, siècle après siècle, ont inventé nos paysages se double d’une confiance fervente en tous ceux qui poursuivront cette aventure esthétique, à condition que nous ne restions pas prisonniers d’une conception frileuse et patrimoniale du paysage.
Éditions Gallimard – Collection Bibliothèque des Sciences humaines, Gallimard / Parution : septembre1997
L’ouvrage présenté sur France3, dans “1Livre-1 Jour” : http://video-streaming.orange.fr/actu-politique/alain-roger-court-traite-du-paysage-VID0000000B8vr.html