Regards croisés sur les parcs nationaux du Canada, d’Ethiopie et de France.
Un livre de Guillaume Blanc.
La 4ème de couverture
Cet ouvrage propose une histoire environnementale comparée de la nation. Il démontre qu’au-delà des contextes, l’invention de la nature vise bien souvent à renforcer les contours matériels et idéels de la nation au nom de laquelle agissent les pouvoirs publics. Tandis que dans la France parsemée de lieux de mémoire, le parc des Cévennes sert à la pérennisation d’une nation paysanne, nostalgique et traditionnelle, au Canada, pour pallier un passé manquant de profondeur mais débordant de conflits, le parc Forillon donne à voir et à croire une nation vierge, atemporelle et apolitique. Quant à l’Éthiopie et son parc du Semēn, l’État s’approprie les représentations néo-malthusiennes et vaguement racistes des institutions internationales telles que l’Unesco et le WWF afin d’être reconnu sur la scène internationale et de s’imposer, alors, sur un territoire qu’il veut national.
Mobilisant les lois, les rapports d’activité et la documentation archivistique et touristique produits par les gestionnaires de ces territoires, de la fin des années 1960 au temps présent, cet ouvrage relate trois histoires de natures, et de nations. Mais il livre aussi une seule histoire : celle du parc comme enjeu de luttes. Car de l’Amérique du Nord à l’Afrique jusqu’à l’Europe, en tant qu’espace de vie quotidienne converti en espace de visites temporaires, le parc national légitime toujours l’exercice public d’une violence concrète et symbolique sur les populations locales et environnantes.
Éditeur : Publications de la Sorbonne – 2015