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Promenade sur le mail Béranger à Tours - Photo Gaspar Païva

Plaidoyer pour la plantation de forêts urbaines

Ce dimanche, j’ouvre « Institution et protection juridique de la forêt et des espaces boisés en milieu urbain », un ouvrage d’Adon Gnangui (1), mais j’avoue être un peu déçu quant à la teneur de l’ouvrage. Une partie, pourtant, retient mon attention. Alors, je recopie les idées une à une comme s’il s’agissait d’une liste de ce qu’il faut retenir lorsqu’on parle de l’intérêt des forêts urbaines ; une liste qu’on appellerait « les 10 bonnes raisons pour entreprendre la plantation d’une forêt urbaine ».

1 – L’arbre, et plus encore la forêt urbaine, purifie l’air et la production d’oxygène.

L’île du Vieux Pont à Tours – Photo Gaspar Païva

Oui, un arbre produit l’oxygène que nous respirons, capte les fines particules en suspension dans l’air, filtre et séquestre le carbone atmosphérique. Ce n’est pas si mal. Il paraît même qu’un chêne d’Amérique mature produit quotidiennement assez d’oxygène pour une personne.

2 – Les espaces boisés climatisent et régulent les températures.

Ils agissent comme des brise-vents et diminuent ainsi l’ampleur des courants d’air. Ils modèrent les températures extrêmes et le contraste entre les températures diurnes et nocturnes.

3 – Les espaces boisés stabilisent les sols et favorisent la bonne circulation des eaux de ruissellement.

La stabilisation des sols est d’abord assurée par les racines des arbres. Et comme nous le savons, tout couvert végétal est un moyen de lutte contre l’érosion du sol. Dans le même esprit, les espaces boisés régulent les effets de l’eau de pluie, favorisent la circulation des eaux de ruissellement, réduisent les risques d’érosion. Ils diminuent les risques d’inondation, de débordement des réseaux d’eau pluviale.

4 – Ils participent à la décontamination et à l’amélioration de la qualité des sols.

L’espace boisé, encore, contribue à l’enrichissement du sol grâce aux feuilles, aux fruits, au bois morts, aux autres végétaux, mousses, lichens et eucaryotes qui sont sous son couvert.

5 – Les espaces boisés luttent contre la pollution acoustique.

Les espaces boisés sont d’excellents systèmes d’insonorisation, de confinement et de dispersion des bruits urbains ; ce sont des écrans sonores d’une efficacité redoutable.

6 – Ils participent au maintien de la biodiversité en milieu urbain.

En assurant l’habitat, l’abri et la nourriture des animaux de la forêt et le maintien de tous les végétaux utiles au bon équilibre de la biodiversité, l’espace boisé favorise la vie et la reproduction des espèces fauniques et végétales. Car oui, la disparition d’une seule espèce devrait bien nous inquiéter, et cela même en ville.

7 – La forêt urbaine a sa raison sociale.

Le jardin des Grottes à Cambrai – photo Jean-Pierre Dubois

Et oui bien sûr. La forêt urbaine est pour les urbains, le lieu privilégié pour se relaxer, se détendre ou faire du sport. C’est aussi un lieu qui favorise les rencontres, les relations de voisinages et qui renforce même le sentiment d’appartenance communautaire

8 – Elle participe à l’amélioration de la santé physique et psychologique des habitants.

La vie en ville, dit-on, génère le stress, en raison du travail, du rythme, des autres, des transports en commun bondés ; l’urbain a besoin de pauses, de lieu plus calmes, plus reposants, de lieux pour évacuer. La forêt urbaine est alors un interstice, une respiration.

9 – La forêt urbaine est encore pour les enfants, un lieu de jeu, de découverte et d’observation aussi.

Un lieu de jeu pour “représenter le monde”, le découvrir en construisant des cabanes, des outils, des façons de vivre. Un lieu aussi pour des jeux à plusieurs ; et aussi un lieu propice à l’observation et à la découverte.

10 – Et cerise sur le gâteau, les spécialistes de l’immobilier l’affirment :

la présence d’arbres ou d’espaces boisés situés à proximité d’une propriété privée rehausse la valeur monétaire de cette dernière. La forêt et les boisés urbains sont une nécessité pour ceux qui habitent la ville. Il se pose alors inévitablement de la question de l’opportunité relative à leur institutionnalisation. Plus, il ne serait pas choquant [le mot est faible] de soutenir une obligation de plantation [et même de conservation] de forêt dans nos villes (Cf. p.109 de l’ouvrage).

(1) Adon Gnangui est docteur en droit public (Limoges, 1999), enseignant-chercheur en poste à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, Côte d’Ivoire (en 2009). Sa biographie autour du droit de l’environnement : Introduction au droit de l’environnement en Afrique (2009) / Droit des déchets en Afrique – Le cas de la côte d’Ivoire (2010) / Institution et protection juridique de la forêt et des espaces boisés en milieu urbain (2022) Édition L’Harmattan.

L'auteur : Xavier Guillon

Rédacteur en chef et en os et profiteur d’espaces, il aime l’urbain et le crie haut et fort. En secret, il rêve de nature et prend régulièrement les chemins vicinaux.

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