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Mur végétal à Lyon - photo Jean-François Daures / archivision

Un livre – Architecture végétale

Lauréat de la consultation internationale lancée par Louis Vuitton pour un laboratoire d’architecture végétale, et architecte de la première maison 100 % végétale, l’architecte Jean-François Daures livre à travers cet ouvrage les clés de son expérience et de ses connaissances du bâti architecturalement vert.

L’architecture peut elle-même être un support pour le vivant, dans le but d’abolir les frontières entre la nature et une approche minérale de la ville. C’est ce que défend depuis vingt ans l’architecte montpelliérain Jean-François Daures. « Intégrer le végétal à l’architecture n’a pas que des fins décoratives. Cela doit être utile aussi pour absorber les bruits aériens et améliorer le bilan thermique que pour le maintien de la biodiversité », assure-t-il. Car ce spécialiste de l’architecture végétale crée des bâtiments où les plantes font partie du bâti, à l’image de l’office de tourisme de Saint-Privas-de-Champlos, dans le Gard, petit bâtiment circulaire dont la structure en bois et en bambou supporte une couche de substrat sur lequel s’épanouissent environ 850 plantes méditerranéennes. « Les espèces que j’utilise sont locales, parfois sous leur forme sauvage, pour être acclimatées», explique l’architecte. Et c’est bon pour les insectes pollinisateurs, et agréable pour les usagers de cette construction, qui ne nécessite ni climatisation ni chauffage. Créateur de murs végétaux et de toitures végétales certifiés et brevetés Jean-François Daures, vous l’avez compris, rêve de la ville de la biodiversité. Pour lui, la Nature a encore de nombreux espaces à conquérir.

Ce qu’on en dit au plat verso de l’ouvrage

La végétalisation des bâtiments est bénéfique en tout point de vue : outre ses avantages indéniables en milieu urbain, elle a un impact positif sur la durabilité du bâtiment, améliore le bilan technique des constructions, atténue la réverbération acoustique et engendre une optimisation non négligeable de la gestion des eaux pluviales.

Illustré d’exemples, de réalisations concrètes et d’entretiens exclusifs avec les professionnels, ce livre explique en détails le fonctionnement du végétal et ses caractéristiques techniques lorsqu’on l’adapte ou le couple à l’architecture.

Et quelques autres choses encore à souligner …

Zoo de Lunaret à Montpellier – Photo Jean-François Daures archivision

Au tout début de l’ouvrage, Jean-François Daures écrit que « l’architecture et la plante coexistent [et que] c’est là, une des expressions de ce compagnonnage que nous entretenons avec elle. » Cette idée est forte, il y revient souvent et complète cet axiome par des observations d’autres, comme celle du biologiste et botaniste Auguste Chevalier – l’un des fondateurs de la Station internationale de géobotanique méditerranéenne et alpine de Montpellier, en 1930, mais aussi un spécialiste de l’agronomie coloniale – qui constatait, en regardant les ruines du château de Domfront en Normandie, que ces murs racontaient la migration des plantes, et que l’on pouvait constater déjà leur aptitude à conquérir des surfaces verticales. Et l’auteur ici précise : « sur les vieux murs de pierres disjointes, pousse spontanément toute une flore “en transit” qui trouve là les conditions pour s’implanter. La poésie de ces murs végétalisés de manière spontanée est un plaidoyer en faveur d’une architecture poreuse et hospitalière. »

C’est donc d’observations, d’expérimentations et de réalisations qu’est né cet ouvrage ; de la bonne connaissance aussi du rôle que joue l’appareil racinaire puisque nous dit l’auteur : « La vision extérieure des murs végétaux ou des toitures végétalisées n’est que le reflet de toute la vie invisible et souterraine de l’appareil racinaire, parfois bien plus prolifique que la vie aérienne de la plante elle-même. »

Dans ce livre encore, l’architecte Jean-François Daures nous parle de plafonds végétaux qui ne devront pas « s’égoutter en pluie, même dans les plages d’irrigation », de l’architecture des plantes, de maisons discrètes où « l’enjeu sera de puiser dans les caractéristiques du territoire pour choisir les meilleurs moyens d’optimisation de la performance de l’éco-construction », de culture et de vocabulaire architectural de pays, d’économie raisonnée.

Avec lui, on découvre bien d’autres choses encore, et même toute une pensée sur cette architecture végétale qui s’inscrit si profondément dans notre histoire.

Le sommaire

Partie 1 – Le végétal dans l’architecture

  • Une nouvelle identité pour les constructions -Une enveloppe vivante pour l’architecture – Typologie d’espaces verts en ville – La biodiversité urbaine – Phytosociologie et compétition naturelle – La biodiversité menacée : les solutions possibles –
  • Une technologie de culture – L’orientation et le climat – De la saisonnalité d’une matière changeante – La palette variétale – Sur le banc d’essai –
  • La végétalisation : un atout vert et économique – Un site pilote grandeur nature ? Entretien avec René Lecoustre –

Partie 2 – Techniques de végétalisation

  • La végétalisation verticale – Mur végétal et jardin vertical – L’entretien des murs végétaux –
  • La végétalisation oblique ou plane – Des toitures plantées aux toisons végétales… – Les exigences techniques – La mise en oeuvre – La gestion des eaux pluviales – L’étanchéité des toitures – le bon exemple : la yourte végétalisée.
  • La végétalisation antipodale – Une nouvelle perception de l’espace végétalisé – Architecture des plantes en situation antipodiale – L’imagerie 4D au service du végétal –
  • Vers un laboratoire d’architecture et de design végétalisés… – Le vert urbain, nouveau matériau- Conception architecturale du projet – Caractéristiques techniques et structurelles.

Et une partie 3, pour aller plus loin, avec un « Petit lexique d’architecture végétale – Les bonnes adresses – Les entreprises et organismes professionnels… »

photo : Alexis Béthune / Midi Libre

L’auteur : Né  en 1972, Jean-François Daures commence en 1991 ses études d’architecture à l’école d’architecture de Montpellier. Il obtient en 1996 une bourse Erasmus, et part à la Technische Universteit de Delft aux Pays-Bas. Finaliste du concours Housing Générator ’96 (le premier concours lancé par Nelson Mandela pour la réhabilitation des bidonvilles) et du concours Cim’béton 97, il obtient une bourse spéciale du gouvernement Néerlandais pour poursuivre ses études à Delft en 1997/1999. En 1999/2000, il travaille dans une agence à Delft (Hebly & Theunissen). Il est chargé de différents audits d’urbanisme sur plusieurs villes. De retour en France en 2000, il valide son diplôme d’architecture et obtient le prix de la création d’entreprises de technologies innovantes du Ministère de la Recherche pour le projet « Nomade », breveté en 1998 pendant ses études ; Une installation sanitaire autonome d’un genre inédit. Il crée le cabinet « Vision » en mai de cette année, et en 2002, cède les brevets « Nomade » à un groupe industriel (Groupe Maillard Industrie) qui industrialise ce produit. Puis, il dépose brevets et marques pour un système de murs composites à base de végétaux « Végétalis », et crée en 2004 la société Alésienne Greenwall S.A.S pour industrialiser et commercialiser ce procédé. Il est lauréat de la consultation Internationale lancée par Louis VUITTON pour la création d’un laboratoire d’architecture végétale sur le toit du siège de la marque, rue du Pont-Neuf à Paris. Depuis, il a livré bien d’autres bâtiments innovants, dont : un aménagement de la Grotte de la Salamandre dans le Gard qui ouvert depuis Juin 2013 reçoit le 1er prix du palmarès ARFOBOIS 2013 ; un office de tourisme à ossature bambous végétalisé et recyclable à St Privat de Champclos (Gard) qui, livré en 2012, obtient le premier prix de l’innovation du trophée des bâtiments résilients au salon Batimat 2022 ; en 2013, deux crèches expérimentales à énergie positive pour l’association « Familles rurales » à Saint Pargoire et Saint Sériés dans l’Hérault ; en septembre 2014, une cité scolaire à Montpezat en Ardèche- qui obtient en 2019 le Grand Prix national d’architecture durable du Green Solutions Awards -, et crée en 2015 la SAS Archiplant promoteur d’architectures végétales et autonomes… Sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/jeanfrancois.daures

Pour aller plus loin : https://www.facebook.com/ArchitectureVegetale

Librairie Eyrolles – parution le 04/11/2011

L'auteur : La rédaction

Les rédacteurs et photographes du magazine écrivent des paysages et des horizons.

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