C’est naturellement le jeu de ceux qui découvrent le projet. De leur point de vue ils imaginent un peu, beaucoup… ce que sera à Tours, le haut de la rue Nationale demain.
Que dire de plus ?
Que l’architecte choisi pour mener le nouveau projet de construction d’immeubles en façade et front nord de la rue Nationale à Tours n’est autre qu’Andrew Hobson, dont le lien avec la ville est principalement qu’il a réalisé sa thèse sur l’architecte tourangeau Victor Laloux, et qu’il a commencé sa carrière en travaillant sur la réhabilitation à Paris du musée d’Orsay (une autre réalisation de l’architecte Victor Laloux). Mais c’est surtout sa grande expertise dans le domaine de l’hôtellerie qui parait avoir été retenue. Eh oui, le tourisme d’affaire est à privilégier. Le nouveau volume à créer doit permettre la mise en exploitation de170 lits pour deux Hilton 3 et 4 étoiles.
Que “deux tours de verre de 24 mètres de haut, pensées pour que le paysage s’y reflète, doivent éclairer l’entrée de la ville” affirment les porteurs du projet et que l’architecte précise seulement : “les deux tours sont faites en verre et en métal. C’est un verre très transparent, très clair. Les deux corps de bâtiment sont en pierre”.
Que rien ne permet aux amateurs d’architecture de constater la réalité d’un projet d’architecture urbaine. Il n’y a dans ce projet ni histoire d’habitants, ni rencontre entre architectes. Un dialogue entre Pierre Patout, Francisco et Manuel Aires Mateus et Andrew Hobson aurait permis l’écriture d’un meilleur synopsis paysager.
Qu’en février 2013, la journaliste Lucie Cluzan écrivait déjà pour le magazine VILLADéco, « une attention à l’architecture existante rappelle que le charme du projet de Pierre Patout – même si on peut en regretter les cœurs d’îlots offrant la triste vision de parkings plus ou moins sordides donnant sur des façades grises – réside dans le prolongement du vide, de cette bouffée d’air qu’impose par sa présence la Loire. Aussi, dans la réécriture de ce quartier, si certains défauts sont corrigés, d’autres apparaissent. Le projet de construction d’immeubles de grande hauteur venant remplacer les actuelles “terrasses” – aujourd’hui inaccessibles – paraît en désaccord. La “ville-jardin” se renferme. Ses trésors d’architecture sont cachés. Étonnant de vouloir laisser la place à ces vigies imposantes. De manière plus générale, c’est le projet de Patout dans son ensemble qui perd en lisibilité. Réinventer des usages pour profiter des terrasses eut peut-être été plus pertinent ».
Il faudra bien s’y faire !
Photos : Dylan Lefaucheux et Xavier Guillon